La Maison de Commune

Date
 22 mars 2017
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(Maison de Tavel, puis maison Dubochet, enfin Maison de la Commune de Corseaux)

La 1ère mention de la Maison de Tavel date de 1602. La famille fournit plusieurs bannerets à la ville de Vevey et plusieurs baillis bernois. En 1785, elle fait réaliser de grandes transformations. La façade sud est modifiée: une corniche va séparer le rez-de-chaussée des 2 étages supérieurs. Trois nouveaux portails sont aménagés. Un balcon, maintenant disparu, avait des colonnes torsadées; des armoiries le surplombaient. Avec le toit à 4 pans, le logement de maître avait fière allure. La propriété comptait aussi étable, fenil, logement du valet, bûcher et chenit (plan de 1789), avec, à part, une écurie et une remise au sud.

En 1793, Pierre Jacques Bertholet en était propriétaire. Il joua un rôle certain : il fut lieutenant du Petit Conseil au moment de la Révolution vaudoise et de la constitution du canton de Vaud. En 1806, il fit réaliser parquets et boiseries. La propriété comptait alors 3 pressoirs1. Le domaine fut vendu en 1807 à 2 négociants lausannois.

En 1815 est mentionnée la famille Dubochet, d’origine française, laquelle est admise comme bourgeoise de Corseaux. Plusieurs générations de Dubochet se succédèrent. Citons en particulier Auguste qui gérait un commerce de vin, Blanche et Adrienne qui décéda en 1938. Mme Blanche Dubochet, selon Mme Esther Volet-Ledermann, était une forte personne, un peu aristocratique, qui était «très au-dessus», frayant peu avec le menu peuple. Elle s’habillait toujours en blanc. Elle était gentille, mais peu chaleureuse. Les 2 jeunes Suisses-allemandes qui l’aidaient aimaient venir discuter avec elle près du bâtiment contigu. La cuisine donnait sur la Chenalette2. Au levant, se trouvait une allée de marronniers. Sous la maison, le pressoir utilisé par le fermier Barbey handicapé après une grave chute. Chaque année, les soeurs préparaient le «Noël des pauvres». A la fin des années trente, la propriété était hypothéquée avec plus de 50 héritiers. Il faut dire que lors de la 1ère guerre, la famille avait été victime d’une escroquerie provoquée par l’agence «Mandrin de Montreux».

Au début des années 1940, la Municipalité cherchait depuis quelques années déjà un bâtiment pour une nouvelle maison de commune; elle fit une offre de 55’000 fr aux héritiers Dubochet qui la refusèrent. Une vente publique fut fixée au 11 juillet 1942. Le Conseil général avait préavisé pour 120’000 fr. Les échutes montant, une suspension de séance fut demandée par la Municipalité à laquelle s’était jointe une commission ( dont M. Charles Brunet). Puis la mise reprit par 500 fr, le notaire Gonvers renchérissant pour un Allemand. Corseaux emporta la mise pour 130’000 fr. Le mobilier fut ensuite vendu pour 25’000 fr, les terres par parcelle à 6 fr le m2, et le bâtiment supérieur à M. Aloïs Delapraz.

Dès lors, des aménagements furent réalisés pour établir les bureaux communaux, qui furent inaugurés le 12 juin 1943. D’autres améliorations intervinrent en 1966 (chauffage général et eau chaude), en 1976 (réfection des toits et façades), en 1979 (réorganisation des bureaux et appartements), en 1987 (restauration, aménagement de nouveaux espaces), en 2008 (bureau du greffe) et en 2011 (salle du Conseil Communal).

B. Sauvageat


1 En 1942, l’un d’eux fut acheté par Charles Brunet qui fit creuser une tranchée profonde de 2 m. pour le faire entrer dans sa cave à la rue du Village 16

2 Nom de la ruelle entre La Maison de Commune et l’Hostellerie de Châtonneyre

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