Boulangeries et chemin de Pierre-à-Fleur.

Date
 22 mars 2017
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Le 1er juillet 1931, un incendie détruisit le bâtiment à l’angle Rue du Village 16 et chemin de Pierre-à-Fleur; il se déclara un jour d’orage à 15 h., la façade en tavillons activant les flammes. La pompe actionnée à bras utilisait l’eau des fontaines voisines. On employait aussi des seaux en toile. Une autre pompe puisait l’eau dans l’étang de réserve situé derrière la maison de commune le long du sentier de Châtonneyre. Il mesurait 10 m. de long sur 4m et environ 2,5 m de profondeur.

Le local de réunion des Salutistes fut détruit. Cette communauté était très active à Corseaux et comptait en majorité des membres des familles Volet. Le syndic et député Eric Volet était sergent-salutiste.

Emile Volet, boulanger, qui avait œuvré à l’étage de la maison de la Poste, fit monter en 1923 un four à pain au sous-sol de la rue du Village 27. Vers 1925, Marcel Giroud reprit le commerce et l’épicerie Grand voisine. Après l’incendie de juillet 1931, une nouvelle boulangerie fut aménagée rue du Village 16. Mais les frères Giroud continuèrent d’utiliser l’ancien four pour éviter l’arrivée d’un concurrent! Arrivé en 1949, Bernard Pitton équipa le laboratoire. M. Martinelli reprit l’exploitation dès 1959. A partir de 1973, Marcel Charles donna de l’extension et du renom à ce commerce. Malheureusement, à sa retraite en 2009, la boulangerie de Corseaux disparaît avec ses appétissantes odeurs et ses spécialités. Il ne restera que la recette des renommées flûtes au sel de Charles transmise à un boulanger de Montreux. Dommage !

En 1856, la commune reprit le bâtiment de Pierre-à-Fleur 7 pour le revendre à la Société de laiterie. Après des difficultés, la Société se reconstitua en 1888 au même endroit sous la présidence de Henri Schneeberger. La société comptait alors 29 « couleurs » de lait livrant 126’777 l. par an. Les nouveaux membres payaient 60 Fr. plus 3 l. de vin par vache ! La désignation du laitier et la fixation année après année du prix du litre de lait provoquèrent d’âpres discussions: 13 assemblées se tinrent en 1889. Le laitier Reuteler devait payer chaque jour le lait au prix de 15 ct.! Au nord, le local de l’abattoir pour le gros bétail, dont on voit encore l’œil-de-bœuf et la poulie, rapportait avec la buanderie 65 Fr. en 1909. En 1902, une caisse locale d’assurance du bétail fut créée. Lors de l’abattage d’une bête, les propriétaires assurés se répartissaient la viande à un prix fixé. En 1939, 7 paysans-vignerons coulaient 71’632 kg de lait à 23 ct., Ch. Borlat en Plattex étant le plus gros fournisseur ( 16’600 l.) avec Charles Volet de la ferme démolie derrière la Vinicole et Félix Cornu au Centenaire..La production s’amenuisa avec le temps. Le 13 août 1949, le bâtiment fut vendu en mise publique pour 15’000 Fr. En 1952, 5 producteurs fournissaient encore 51’135 kg de lait. Louis Schneeberger dit « Loulou » au Grammont sera le dernier agriculteur à garder des vaches et ce jusqu’au 31 mars 1970.

A la maison Ortlieb, Pierre-à-Fleur 17, se trouvait le « Pensionnat Beauregard », construit par un M. Grand-Chapuis, professeur à l’Ecole des Arts et Métiers de Vevey. Mlle Sharp dirigea cet établissement fréquenté surtout par des Anglaises. Après faillite, la maison fut reprise par les Chapuis.
En-dessus, au chemin de la Chenalette, se trouvait à l’origine un stand de tir. On tirait vers l’est, à l’occasion des Abbayes. La société du Cordon Bleu y plaça une cloche en 1817. Elle se trouve aujourd’hui au Musée historique de Vevey avec l’inscription suivante: « Ici, le Suisse apprend à défendre sa patrie ». Racheté en 1896, ce « tirage » devint la Pension Victoria sous la direction de la famille Dunkel. Désaffecté, le bâtiment fut racheté en 1940 par la famille Kohler puis la famille Christen en 1946.

50 m. au nord-est de ce stand, se trouvait la « Pension Beau-Site », un bâtiment à colombage. Samuel Dutoit, instituteur et député, l’avait aménagée, avec sa femme hôtelière. Elle pouvait loger une quarantaine d’hôtes. Des réfugiés y séjournèrent pendant la guerre. M . Dutoit construisit une ferme à côté en 1914. Cette maison originale et coquette disparut vers 1972, par la construction de l’autoroute dévoreuse de terrains.

B. Sauvageat

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