Des archives de l’an 900 mentionnent déjà la Paroisse de Corsier et indiquent qu’elle appartenait au décanat de Vevey lui même rattaché à l’évêché de Lausanne. Il est noté que la Paroisse de Corsier avait des rapports fréquents avec l’Abbaye de Saint Maurice et l’Evêché de Lausanne.
La première église construite à Corsier date du 9e ou 10e siècle; elle fut placée sous le patronage de Saint Maurice, d’où son nom.
En 1207, au début de l’époque savoyarde, la Paroisse de Corsier – regroupant les villages de Corsier, Corseaux, Chardonne et Jongny, ainsi que les hameaux du Bourg Saint Antoine au pont près Vevey, de Cremin et de Paully – faisait partie de l’arrondissement de Lavaux.
Au 16e siècle, l’Ancienne Paroisse était régie par un conseil de 12 assesseurs et par une assemblée de 24 représentants des quatre villages. Le grand gouverneur, éligible chaque année, présidait ces deux conseils, alors que le petit gouverneur était à la tête de chaque village.
Le châtelain assistait aux séances comme contrôleur de Leurs Excellences de Berne (LLEE).
Le conseil des 12 administrait les biens de la Paroisse, surveillait les coupes de bois, autorisait l’approvisionnement en châtaignes, le ramassage des noix pour faire de l’huile et veillait à l’entretien des vignes paroissiales dont le vin était partiellement vendu.
La Paroisse gérait deux bourses distinctes: celle de la Paroisse qui s’occupait des dépenses relatives au temple, au pasteur, aux bâtiments publics, à l’école et aux chemins et la bourse de l’Hôpital dont les revenus étaient distribués comme secours charitables. La Bourse des pauvres existera dans les communes vaudoises jusqu’aux alentours des années 1960-1970. Un règlement du 14 décembre 1979 sur la comptabilité des communes précise que « la Bourse des pauvres devra être intégrée au bilan de la commune au plus tard le 1er janvier 1981 ».
Le 31 mars 1723, des hommes des quatre villages de la Paroisse ont participé à la tentative de coup d’état du major Davel qui les avait entraîné, à leur insu, dans sa marche sur Lausanne.
En 1750, la Paroisse de Corsier participe financièrement à la construction de la route de Vevey à Châtel St Denis et de celle menant de Vevey à Chexbres à la demande de LLEE de Berne qui voulaient un second itinéraire évitant le canton de Fribourg à cause de taxes imposées par ces derniers sur le transport de marchandises, notamment de vin. Il en coûta 2’000 francs à la Paroisse de Corsier.
Les impôts prélevés par LLEE étaient notamment utilisés pour les guerres imposées par Berne pour défendre la Patrie. Ces sommes étaient d’abord conservées à Corsier pour les quatre communes dans les mains du Conseil de Paroisse; elles étaient ensuite transférées à Lausanne, puis à Berne avec tous les risques que cela comportait sur les routes à cette époque. En 1793, LLEE restituèrent une partie de ces sommes aux communautés; le retour de ce magot provoqua de la bisbille entre les 4 communes … Chardonne s’épuisa en procès ruineux et interminables … !
En 1803, l’idée de séparer l’ancienne Paroisse de Corsier commence à faire son chemin dans les esprits. Corseaux, Corsier et Chardonne proposent un projet de fusion des quatre villages du Cercle en une seule commune avec une Municipalité et une Administration uniques.
Jongny s’y oppose réclamant le partage des biens paroissiaux entre les quatre bourgs.
En 1816 la décision de conserver les quatre villages sera prise !
Le partage réel de l’ancienne Paroisse de Corsier interviendra en 1820 donnant ainsi naissance à l’actuelle Paroisse de « Corsier – Corseaux ».
Mars 2014 – Daniel Guillaume-Gentil
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