La place des Jordils

Date
 22 mars 2017
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A la rue du Village 32, le bâtiment construit en 1899 comprenait une ferme. Des perches horizontales permettaient le séchage du maïs et d’autres plantes. Son propriétaire, Jules Visinand, ouvrit une épicerie à la maison du coiffeur (Jordils 19) le 1 décembre 1939. Auparavant, cette maison était occupée par le laitier Cavin qui livrait le lait au village. Avec la guerre mondiale et les coupons de rationnement, le commerce était difficile. On allait chercher les marchandises avec un petit char à Vevey, chez le boulanger Waeber ou le grossiste Schmid. En 1942, les Visinand abandonnèrent l’endroit pour aménager une nouvelle épicerie « Les Laurelles » dans leur ferme en 1943. Un coiffeur s’installa quelques mois aux Jordils avant qu’il ne soit repris par le boulanger Giroud pour en faire un tea-room. La fumée des clients donnait une mauvaise odeur aux pâtisseries. L’établissement fut ensuite fermé. Mme Visinand a tenu l’épicerie des Laurelles jusqu’en 1977. Elle fut reprise par Mme Légeret avant de se transformer en tea-room-épicerie.

Le centre des Jordils appartenait en 1835 à 3 propriétaires: Jean-François Chaudet, Gatabin et Jean-Frédéric Binggeli. Plus tard, il devint propriété du grand-père de Mathilde Bobilier. Il comptait 3 pressoirs au rez-de-chaussée et une très grande cheminée d’environ 7 m.sur 4 m. au nord. On pouvait, paraît-il, y fumer la viande d’une trentaine de porcs (!) grâce à de la sciure, des écorces et du genévrier. Il fallait passer par la grange de derrière, gravir une échelle pour aller suspendre les saucisses et les saucissons. On payait une somme donnée par bête à Mme Henriette Chaudet pour fumer la viande des cochons qui avaient été tués et débités à l’abattoir du chemin de Pierre-à-Fleur 7. La cuisine avait un potager à bois avec un foyer à côté. François. Egg avait 2 vaches dans la grange-annexe à l’est qui fut démolie lors de la rénovation du bâtiment. M. Conne en acheta une partie vers 1935: c’était un cordonnier qui, en particulier, tannait les peaux de lapin.

Les bâtiments ont été rachetés par la Commune. En 1982, le Conseil communal accepte le principe de la rénovation totale du bâtiment historique portant au-dessus de la porte l’inscription : « Au bout du Village ». L’architecte Roger Lack réalisa un très beau projet qui, tout en maintenant le cachet de ferme vigneronne, permit l’aménagement de plusieurs locaux pour faciliter et animer la vie sociale corsaline. L’inauguration eut lieu le 22 septembre 1984. Le Choeur Mixte, la Paroisse et divers groupements utilisent avec bonheur ce Centre des Jordils. En 1990, une exposition préparée par l’auteur de ces lignes retraca l’histoire de Corseaux, avec plans, cartes postales anciennes, photos, tableaux, dessins. D’autres expositions pourraient suivre.

B. Sauvageat

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