La rue du Village, de la Poste à la place du Crétoillet

Date
 22 mars 2017
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La maison située à la rue du Village 14 était la propriété de l’ancien syndic Lucien Brunet. Elle jouxte le bâtiment de la Poste datant du XVe siècle. En 1705, elle appartient à S. Jayet, en 1835 à Samuel Dubuis et en 1910 à Louis Brunet. Elle formait un seul bâtiment avec les « Hirondelles », propriété de la famille Charles Brunet, d’abord le père puis le fils dit « Carlo ». Dans le journal de Vevey, M. Kramer affirme que cette maison daterait d’avant 1526. Le 28 décembre 1858, Jeanne Dubuis céda cette demeure à Marie-Louise Gaudard puis à Etienne Brunet. Un ancêtre Gaudard a été Abbé-Président de la Confrérie des Vignerons: Emile Gaudard, lequel selon les « Feuillets du passé veveysan » voyagea beaucoup et travailla à Zanzibar, Hambourg avant de rejoindre la Banque Cantonale Vaudoise. Il fut Abbé-Président durant 42 ans et organisa les Fêtes de 1905 et 1927. Le local des pompiers à l’ouest du long bâtiment était l’ancienne étable à porcs ou « boiton » de Charles Brunet. Au 1er étage se trouvait le « Casino » une pièce qui dans plusieurs villages du canton rappelle un lieu de réunion plutôt festif. Malheureusement, tout ce bâtiment au passé historique très intéressant a été vendu par les héritiers Brunet et par la Commune. Il a été désarticulé et aménagé en moult appartements en 2009. Dommage !

Le 12.10.1882, Suzanne Dubuis vend un jardin à la Commune situé à l’ouest du bâtiment déjà cité sur lequel une fontaine publique sera posée. Les vaches de Paul Brunet, Charles Brunet, Dubuis et Volet et les chèvres d’Aloïs Milliquet et de Mouron venaient 2 fois par jour à l’abreuvoir. Pour y faire la lessive, les dames du quartier devaient acheter pour 1 fr un ticket qui leur permettait d’utiliser aussi la buanderie du bâtiment de la laiterie situé au chemin de Pierre-à Fleur no 5. Avant le savon, elles utilisaient les cendres de bois et la soude. A côté, la dalle était employée pour

Pension Beau-Site 1912

taper le linge, bien incrusté de saletés puisque les lessives ne se faisaient que quelques fois par an. Samuel Dutoit amenait avec un âne le linge de la Pension Beau-Site tout en haut de Pierre-à-Fleur. Cette place du Village s’animait aussi lors du coulage du lait: producteurs avec leur boille, acheteurs avec leur bidon, s’en allaient à la laiterie et parfois s’arrêtaient à la boulangerie ou à l’épicerie Grand, en face de la boulangerie. Depuis 2 générations, le cerisier au nord de cette place du Crétoillet abritait les conciliabules entre les frères Brunet, Carlo et Maurice et leurs fidèles invités venus partager le verre de l’amitié, avec du Corseaux bien entendu !

Robert Grandchamp a refait avec ténacité sa maison en pierre apparente en face de la Poste. Une décoration originale rappelant la vigne décore la façade. Gilbert Ramel, Bingueli puis Aloïs Volet, Crausaz, ont habité ce pâté de maisons; contiguës, elles avaient comme particularité d’avoir les caves dans le sens de la longueur passant sous les appartements suivants. Le « Vieux logis » était autrefois le Café des Carabiniers. Carlo Brunet se souvient d’avoir vu la belle enseigne avec un grand chapeau à plumes! La salle à boire se trouvait devant, vers la route du Village. Un tuyau en buis permettait de faire la commande à la cave; on tirait le vin directement au tonneau car il n’y avait pas encore de bouteille. Observation faite sur place, la maison doit dater du XVIe siècle. Le toit, unique dans le canton, a été démoli.

B. Sauvageat

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